09 septiembre, 2013

Madrid, il faut qu'on parle


Il y a des conversations qui sont nécessaires, celles qui s’imposent après quelques années de romance et qui se terminent en drame ou en apothéose. Celles qui se reportent jusqu’à devenir inévitablement décisives.

Madrid, il faut qu’on parle… je ne te reconnais plus, toi qui m’as chaleureusement étreinte sous ton soleil ardent il y a six ans déjà, et qui n’a cessé de me séduire par ta jovialité contagieuse.

Si la maturité n’a rien quitté à ton charme latin, j’ai bien peur que tu sois en train de perdre tes propres valeurs. Depuis que tes dirigeants ont effacé la dignité qui t’honorait, tu n’es plus que l’ombre de toi-même, l’ombre des milliers de madrilènes qui se voient affectés par l’austérité galopante. L’ombre de hordes d’étudiants qui se cognent dans la vie et terminent trébuchant dans les bars bondés d’indignation.

La Présidente de ta Communauté avait pourtant un nom prometteur « Esperanza » mais elle n’a fait que nuire à ta réputation et égratigner ton intégrité, laissant flâner une couche de conservatisme et de corruption qui réaniment les cadavres de ton passé.

Si tu me retiens dans ton souffle malgré ta décadence, c’est que je sais à quel point ton ciel azur va me manquer. Tes nuits vibrantes, tes grattes ciels majestueux, ta culture épicurienne et tes grands airs de capitale.

Je t’aime toujours mais peut être que nous devrions en finir, pour notre bien à tous les deux...


Photo Brioche



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